Interview de la présidente Isabelle Zanetti-Lama !
Coralie Diebold : Bonjour Isabelle, vous avez créé l’association Amis de Dhorpatan Chekok Alu le 14 avril 2015. D’où vous vient ce projet ?
Isabelle Zanetti-Lama : J’ai découvert le village de Dhorpatan au Népal et ses habitants si chaleureux à l’occasion d’un voyage au cours de l’été 2014. Mon mari, médecin tibétain, est natif de ce village. Après deux jours de bus, un jour de jeep et trois jours de marche, nous arrivons enfin, mon mari et moi, au village de Dhorpatan. Et là… Coup de cœur ! Coup de cœur pour le village, pour les paysages, et pour les habitants !
Coralie : Expliquez-nous pourquoi vous avez créé cette association.
Isabelle : Amis de Dhorpatan Chekok Alu vise à faire émerger une solidarité internationale en faveur des personnes opprimées et défavorisées de la vallée de Dhorpatan au Népal. Nous menons des projets environnementaux et sociaux, et soutenons des actions diverses en faveur des populations locales. Par ailleurs, nous voulons promouvoir la culture tibétaine et népalaise.
Coralie : Quel est donc votre premier projet ?
Isabelle : Nous voulons développer la filière d’exportation de la pomme de terre en Asie (Thaïlande, Dubaï, Singapour, Hong Kong, Japon…). En effet, la pomme de terre cultivée à Dhorpatan a un goût unique et des qualités culinaires particulières. Le but du projet est d’acheter les pommes de terre aux villageois de Dhorpatan afin d’assurer aux producteurs un salaire fixe et un rendement qui pourrait augmenter chaque année. En leur permettant de dégager des bénéfices, ils pourront améliorer durablement leur niveau de vie et le développement du village (routes, infrastructures, écoles, etc). A moyen ou long terme, notre rêve serait d’organiser en plus une filière de transformation et de proposer une variété de produits.
Coralie : Plus personnellement, quelles ont été vos motivations pour vous lancer dans l’entrepreneuriat social ?
Isabelle : En découvrant ce village en 2014, cette bonne pomme de terre au goût unique et surtout en prenant le temps d’écouter les villageois, de les observer, de les admirer, de vivre avec eux, je me suis rendue compte qu’ils avaient de l’or entre leurs mains mais qu’ils vivaient pour la plupart en dessous du seuil de pauvreté. Ce projet a muri en descendant à Katmandou. Je ne pouvais rester sans rien faire et les laisser tels quels… Alors l’idée m’est venue. Si je peux apporter une pierre à l’édifice humanitaire et agricole, ma vie aura trouver un sens utile. Et comme disait très bien Gandhi « Sois demain ce que tu veux voir dans le monde » alors allons-y !